Abstract
L’anthropotechnologie s’oriente vers la résolution de problèmes que pose l’arrivée d’une technologie nouvelle dans un environnement différent de celui qui lui a donné naissance. Notre pratique dans ce domaine et son inscription progressive dans le champ des sciences humaines et sociales, en France et à l’étranger, nous incitent à la considérer aujourd’hui comme une technologie en mesure de s’inspirer, sur ses terrains, de la production scientifique d’un ensemble de disciplines dont les bases conceptuelles sont aujourd’hui suffisamment proches pour qu’il soit possible de les regrouper sous le vocable « d’anthropologie des techniques ». Celle-ci est considérée ici comme dépassant les cadres habituellement limités aux seules ethnologie des techniques et sociologie des sciences et des techniques. D’un point de vue épistémologique, les transferts de technologies nous permettent d’investir une forme « d’anthropologie du passage » ne se contentant plus de la traditionnelle relation binaire (concepteurs/usagers), mais réintégrant dans le champ de la recherche les acteurs qui inscrivent leurs actions entre deux mondes. La présentation de ce point de vue passe par une remise en scène de l’anthropotechnologie qui implique de réfléchir à la place du politique et du scientifique dans son histoire.

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