Abstract
Dans l’analyse des inégalités scolaires, de nombreux travaux dénoncent les effets pervers de l’aide aux élèves en difficulté : processus de stigmatisation, contenus appauvris, occasions d’apprentissage moins nombreuses, etc. Pour autant, dans certaines classes, les élèves en difficulté y progressent nettement plus que dans d’autres. Pour comprendre ce qui différencie ces classes, nous nous sommes penchée sur les pratiques enseignantes à l’égard de ces élèves. Cet article rend compte d’analyses fondées sur l’articulation d’une approche quantitative, permettant une mesure de l’efficacité d’un échantillon de cent classes de cours préparatoire (1re année de l’enseignement obligatoire), et d’une approche qualitative permettant la caractérisation des pratiques enseignantes, sur un sous-échantillon de huit classes à efficacité contrastée. Les résultats confirment les travaux antérieurs et mettent en évidence l’essentielle intégration des élèves en difficulté au groupe classe, grâce à une conception de l’enseignement qui associe étroitement socialisation et apprentissage.