Abstract
La dégradation de l’arganeraie fait toujours l’objet d’un débat acharné et éclairé d’un intérêt considérable de la part du public, de la presse et des milieux universitaires. Plusieurs études ont été faites pour trouver des explications et des solutions à ce phénomène. La majorité des résultats de ces travaux avancent les conséquences négatives de l’élevage caprin sur l’écosystème arganeraie dont la réduction de la surface est importante et a tendance à s’accélérer sans être compensée spontanément parce que la régénération naturelle de l’arganier ne s’effectue plus, et ceci en raison de plusieurs facteurs : urbanisation, sécheresses, cultures intensives et extensives sous les arbres en plaine et sur les plateaux (en irrigué et en bour), et surtout, selon ces études, le surpâturage par les éleveurs de chèvres. Dans cette étude, nous n’allons pas jauger le bien-fondé de ces résultats. Cependant, l’argument et l’hypothèse que nous choisissons sont que la conjugaison du surpâturage avec d’autres facteurs parmi lesquels, essentiellement, le succès récent de l’huile d’argane à l’étranger, va bousculer les savoirs écologiques liés au troupeau et à sa conduite dans l’arganeraie. Cela entraîner leur forte érosion et contribue à déstabiliser l’équilibre séculaire de ce système agraire articulé autour de trois productions : l’arganier (argane), la culture d’orge (tomzine) et l’élevage de petits ruminants, surtout la chèvre (taghate).