Abstract
La théorie du Messinien prévoit que durant la fin du Miocène la mer Méditerranée s'est asséchée presque complètement, provoquant la formation d'épais dépôts d'évaporites (sel, gypse). L'abaissement général du niveau de base a provoqué une accentuation de l'érosion. Ainsi tous les fleuves tributaires de la Méditerranée ont formé de longs et profonds canyons (Nil, Rhône, Var, etc.). Un tel abaissement a également influencé la karstification comme nous le montrons pour le karst lombard autour des grands lacs sudalpins. Avant la théorie du Messinien, on pensait que le creusement des vallées des lacs était essentiellement lié aux glaciers quaternaires. Cette explication suppose que la distribution altitudinale des cavités dépend de l'abaissement du fond de la vallée après chaque glaciation. Or la sismique faite sur les lacs et les vallées a prouvé qu'il s'agissait de profonds canyons fluviatiles remblayés. En outre l'étude des grottes a montré que celles-ci sont plus anciennes que le modelé des versants et les glaciations. Les âges U/Th indiquent qu'une grande partie des concrétions sont plus anciennes que 350 000 ans (parfois > 1,5 millions d'années). Les premiers réseaux karstiques se forment dès l'émersion durant I'Oligo-Miocène. Durant le Messinien, l'abaissement du niveau de base provoque une réorganisation des réseaux karstiques qui s'approfondissent fortement. La transgression marine pliocène provoque une nouvelle révolution dans les réseaux car une partie des cavités se trouve sous le niveau de la mer. Ces phases ont été contrôlées par des climats chauds et humides. Les grandes galeries du karst lombard se placent dans ce contexte paléoclimatique.

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