Incorporating undesirable outputs into models of production : an application to US agriculture

Abstract
Les méthodes utilisées habituellement pour calculer la croissance de la productivité globale des facteurs ne tiennent pas compte des produits joints non désirés, qui sont souvent des sous-produits apparaissant au cours du processus de fabrication des produits que l'on cherche à obtenir. Cela est dû en grande partie à la difficulté d'établir un système de prix pour les produits non désirés, qui ne sont en général pas écoulés sur les marchés. Cet article montre comment prendre en compte ces produits dans un modèle de production ; à la différence des produits désirés, qui sont facilement disponibles à un prix de marché, les produits non désirés sont peu disponibles et n'ont pas de prix de marché. Nous montrons comment les méthodes habituelles de calcul de la productivité totale des facteurs peuvent être adaptées à la prise en compte des produits non désirés. Il est nécessaire, pour cela, de disposer de leurs prix fictifs ou des coûts entraînés par la réduction de leur volume. Plutôt que de calculer ces derniers de façon exogène, nous les obtenons comme solution de programmes mathématiques décrivant la technologie de production utilisée. Celle-ci est caractérisée par le taux de baisse de la production nécessaire pour obtenir une réduction donnée de la quantité de produits non désirés. La connaissance de la valeur du taux de «compromis » permet de calculer le coût de cette réduction. Nous appliquons cette méthode à des séries temporelles portant sur l'agriculture américaine entre 1961 et 1988. Notre base de données comprend les indices relatifs à trois intrants (le capital, le travail et les équipements), deux produits (animaux et végétaux) et un sous-produit non désiré (l'excès d'azote). La production de ce sous-produit n'est pas souhaitée, car en s'infiltrant dans la nappe phréatique il peut être nocif pour la santé. L'éliminer revient cher car, en contrepartie, il faut soit réduire le volume de la production, soit augmenter celui des intrants : la dépollution conduit alors vraisemblablement à freiner la croissance de la productivité des facteurs. D'après nos calculs, la prise en compte de l'excès d'azote dans un modèle de production agricole fait baisser la productivité totale des facteurs de 12 à 28%.