Les femmes, les services et le don

Abstract
Nos travaux sur les pratiques des infirmières et des auxiliaires familiales mettent en évidence l’engagement des femmes dans des activités de soins et services qui sont loin d’être les plus valorisées. Nous reprendrons ici les résultats de l’étude concernant les auxiliaires familiales et sociales de Montréal exerçant en maintien à domicile soit au compte du service public (par le biais des CLSC) soit à celui du secteur marchand (par le biais des agences privées). Alors que les contraintes physiques de leur métier, la charge émotionnelle sont fortes, qu’une grande part des compétences qu’elles déploient est maintenue dans l’invisible — la position socioprofessionnelle, et la hauteur de la rémunération qui l’accompagne, président à une mise en forme formelle de compétences (liste de tâches) aisément quantifiables mais peu valorisées et peu valorisantes — et que leur exercice est toujours l’objet d’une faible considération sociale, ces intervenantes en font souvent plus qu’il ne leur est demandé, déclarent aimer leur travail, ont un sentiment fort de réalisation de soi. Ces résultats ne sont compréhensibles que si nous les considérons sous l’angle de l’engagement et du don de soi.