Hypertension artérielle, insulinorésistance et maladie rénale chronique dans un groupe de diabétiques de type 2 du Sud-Kivu, RD Congo

Abstract
Objectif : Évaluer la fréquence et les déterminants de l’hypertension artérielle dans un groupe de diabétiques de race noire habitant l’Est de la République Démocratique du Congo. Méthodologie : Les dossiers de 98 patients diabétiques suivis à l’hôpital général de référence de Bukavu entre 2005 et 2007 ont été analysés. L’hypertension artérielle était définie par une pression artérielle supérieure ou égale à 140/90 mmHg et l’insulinosensibilité (HOMA S) déterminée à partir du modèle HOMA (insulinorésistance (IR), définine par HOMA S < 50 %). Les patients ont été phénotypés sur le plan cardiométabolique selon les critères non-tensionnels du syndrome métabolique. La probabilité de l’hypertension artérielle a été modélisée par régression logistique multiple. Résultats : La présente étude note une prévalence élevée de l’hypertension artérielle (59,6 %) et de la maladie rénale chronique (66 %) contrastant avec une fréquence faible de l’insulinorésistance (5,2 %) et de l’obésité (18,6 %). De plus, l’hypertension artérielle n’était pas corrélée à l’insulinorésistance [régression de PAS par %S : coefficient de régression (IC à 95 %) par %, 0,007 (−0,090–0,104) mmHg ; coefficient de corrélation, 0,00 ; p = 0,89], [régression de PAD par %S :−0,004 (−0,053–0,045) mmHg ; 0,00 ; 0,87], de même qu’il n’y avait pas de différence quant à la fréquence du syndrome métabolique modifié entre les hypertendus et les non hypertendus [38,6 % versus 33,3 % ; p = 0,60]. En analyse multivariée, l’excès pondéral [OR ajusté=3,20 (IC à 95 % :1,19–8,61) ; p = 0,02] et la MRC [2,49 (0,98–6,34 ; 0,05] étaient retrouvés comme déterminants majeurs de l’hypertension artérielle. Conclusion : Le syndrome métabolique est faiblement prédictif d’insulinorésistance absolue dans une population de diabétiques de type 2 au sein de laquelle la fréquence d’hypertension artérielle est élevée et celle de l’insulinorésistance basse. L’excès pondéral indépendamment de l‘insulinorésistance et la maladie rénale chronique fréquente chez les diabétiques du type 2 en Afrique sub-saharienne chez lesquels la maladie est mal contrôlée pourraient jouer un rôle majeur dans le déterminisme de l’hypertension artérielle.Objective: To assess the frequency and determinants of high blood pressure (HBP) in a group of type 2 black diabetics living in the east of Democratic Republic of Congo. Methodology: The medical records of 98 diabetic patients followed at the General Reference Hospital in Bukavu between 2005 and 2007 were collected and analyzed. Hypertension was defined as blood pressure ≥ 140/90 mmHg. Insulin sensitivity (HOMA S; %) was determined with the HOMA model, with insulin resistance (IR) representing HOMA S-1 and defined from HOMA S values < 50%). Patients were phenotyped regarding their cardiometabolic profile using metabolic syndrome criteria (minus that for HBP). The probability of hypertension was assessed by multiple logistic regression. Results: There was an overall high prevalence of HBP (59.6%) and of chronic kidney disease (66%) contrasting with a low frequency of insulin resistance (5.2%) and obesity (18.6%). In addition, hypertension was not associated with insulin resistance [regression of SBP by % S: regression coefficient, 0.007 (-0.090-0.104) mmHg; correlation coefficient, 0.00; p = 0.89], [regression of DBP by % S: -0.004 (-0.053-0.045) mmHg; 0.00; 0.87]. There was no significant difference in prevalence of metabolic syndrome changed between hypertensive and normotensive patients [38.6% versus 33.3%, p = 0.60]. In multivariate analysis, overweight [OR adjusted = 3.20 (95%: 1.19-8.61), p = 0.02] and CKD [2.49 (0,98-6.34; 0.05] were found as major determinants of hypertension. Conclusion: The metabolic syndrome is poorly predictive of an absolute decrease in insulin sensitivity in a type 2 diabetes population, in which the prevalence of hypertension was high, and that of insulin resistance low. Overweight independently of insulin resistance and chronic kidney disease common in type 2 diabetes in Sub-Saharan Africa in which the disease is poorly controlled may play a major role in the determinism of hypertensio