The original political society

Abstract
Even the so-called egalitarian and loosely structured societies known to anthropology, including hunters such as Inuit or Australian Aborigines, are in structure and practice subordinate segments of inclusive cosmic polities, ordered and governed by divinities, ancestors, species-masters, and other such metapersons endowed with life-and-death powers over the human population. “The Mbowamb spends his whole life completely under the spell and in the company of spirits” (Vicedom and Tischner). “[Araweté] society is not complete on earth: the living are part of the global social structure founded on the alliance between heaven and earth” (Viveiros de Castro). We need something like a Copernican revolution in anthropological perspective: from human society as the center of a universe onto which it projects its own forms—that is to say, from the Durkheimian or structural-functional deceived wisdom—to the ethnographic realities of people’s dependence on the encompassing life-giving and death-dealing powers, themselves of human attributes, which rule earthly order, welfare, and existence. For, Hobbes notwithstanding, something like the political state is the condition of humanity in the state of nature; there are kingly beings in heaven even where there are no chiefs on earth. Résumé: Même les sociétés prétendues égalitaires et peu structurées connues de l’anthropologie, les sociétés de chasseurs comme les Inuits ou bien les Aborigènes d’Australie par exemple, sont en structure et en pratique des segments subordonnés de règnes cosmiques et inclusifs, contrôlés et gouvernés par des divinités, des ancêtres, des maîtres d’espèce et d’autres méta-personnes douées de pouvoir de vie et de mort sur la population humaine. “Le Mbowamb passe sa vie entière sous l’emprise et en compagnie des esprits.” (Vicedom et Tischner). “la société [Arawaté] n’est pas complète sur terre: les vivants font partie d’une structure sociale globale fondée sur l’alliance du ciel et de la terre” (Viveiros de Castro). Nous avons besoin d’une révolution copernicienne de la perspective anthropologique, marquant un départ de notre perspective prenant la société humaine pour centre de tout et projetant sur tout sa propre forme - c’est à dire les conclusions trompeuses des écoles Durkheimiennes ou structuro-fonctionnalistes - et rendant compte des réalités ethnographiques diverses de la dépendance des peuples à des pouvoirs englobant, incarnés, capables de donner la vie et de délivrer la mort, déterminant l’ordre terrestre, l’épanouissement des êtres et l’existence. Quoi qu’en dise Hobbes, l’état politique est la condition d’humanité dans l’état de nature; il y a des êtres royaux dans le ciel même lorsqu’il n’existe pas de chefs sur terre.