Abstract
L'auteur montre que la connaissance de certaines œuvres de la Collection hippocratique est indispensable pour l'histoire de la rhétorique lors de son premier épanouissement au Ve siècle avant J.-C. Dans cette ample collection d'œuvres médicales, il y a, à côté de traités écrits, des œuvres orales, c'est-à-dire composées pour être prononcées devant un public. Parmi ces œuvres orales, les unes sont des cours, les autres des discours. Deux discours datés généralement du Ve siècle, Art et Vents, possèdent tous les caractères de l'éloquence épidictique, comme le montre une comparaison avec l'Éloge d'Hélène de Gorgias, et doivent être ajoutés au corpus de la rhétorique épidictique du Ve siècle. Ces deux traités ne sont pas pour autant l'œuvre de sophistes, car la condition du médecin au Ve siècle avant J.-C. nécessitait la connaissance et la pratique de la rhétorique pour réussir dans la carrière médicale.