Abstract
Si l'analyse des politiques a contribué à renouveler de manière spectaculaire un certain nombre d'interrogations fondamentales de la science politique, cette entreprise de rénovation se heurte aujourd'hui à un certain nombre d'obstacles pour répondre à ce qui reste l'une des questions centrales de la science politique : comment «fabrique-t-on » de l'ordre dans une société complexe ? Dans la mesure où elle considère que l'objet des politiques publiques n'est plus seulement de « résoudre les problèmes » mais de construire des cadres d'interprétation du monde, l'approche cognitive des politiques publiques peut apporter un certain nombre d'élé­ments de réponse. Pour étayer cette hypothèse, il s'agit d'abord de rappeler en quoi l'analyse des politiques publiques a constitué une rupture dans l'étude de l'État et en quoi cette rupture a trouvé ses limites, pour montrer ensuite que l'analyse cognitive des politiques publiques permet de lever ces obstacles parce qu 'elle conduit à renouveler la difficile question du rapport entre les acteurs et les structures de sens. De ce fait, elle permet de mieux prendre en compte la dimension du global dans l'action publique et donc l'impact de la globalisation sur la trans­formation des formes de l'action publique.