Abstract
La fonction attribuée au verbe en magie islamique ne dérive pas de la simple idée que la parole véhicule une force, ou que la structure du langage correspond à celle de l'univers. Pour les ésotéristes musulmans, le monde sensible et le langage sont deux faces d'une même réalité. Les paroles prononcées ou écrites manifestent et accompagnent le déploiement en acte de la création. Les ouvrages d'al-Bûnî ou d'Ibn al-Hâjj Tilimsânî proposent des techniques où l'usage des noms et notamment des versets coraniques permet d'exercer une action sur des anges, des djinns ou des forces naturelles. Ces pratiques sont souvent assumées par des marabouts, soufis ou supposés tels ; mais chaque croyant peut y avoir accès et profiter des bienfaits du pouvoir secret de la parole sacrée.

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