Abstract
À travers l’étude de deux moments révolutionnaires de l’histoire syrienne (1979-1982 et 2011-2014), cet article propose une analyse comparative des processus de « construction de l’ennemi » en milieu autoritaire. Le « système Assad », depuis la prise de pouvoir par Hafez en 1970, fonde sa stratégie de survie sur l’invention et l’entretien systématiques d’une altérité concurrente, à combattre. Cette figure de l’ennemi, protéiforme et évolutive, constitue l’un des déterminants majeurs de la politique étrangère syrienne, et demeure aujourd’hui au cœur de la répression contre-révolutionnaire engagée en mars 2011. En s’appuyant sur un corpus d’entretiens semi-directifs et sur la compilation systématique des archives des journaux Al Baath et Tishrin, cet article s’intéresse tout particulièrement aux exemples comparés des représentations syriennes de l’État d’Israël et des mouvements salafis-jihadis type Al-Qaïda.

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