Abstract
Dans le Nord-Est algérien, les oueds des régions "exoréiques" (Côtiers constantinois, Kébir-Rhumel et Seybouse) écoulent vers la mer Méditerranée des débits dont l'indigence, en période d'étiage, s'oppose nettement à l'importance et à la brutalité des apports en période de crue. Le fléchissement prononcé de l'écoulement pendant la saison estivale est analysé grâce aux données d'observations d'une vingtaine de stations hydrologiques. Il s'accompagne d'une concentration accrue des eaux des oueds, par l'effet des polluants dans les rejets urbains et industriels. Une forte vulnérabilité de la ressource en eau à la pollution, due à l'incapacité des cours d'eau à transporter l'ensemble des charges polluantes, est ainsi relevée aussi bien à l'intérieur des bassins (Constantine) que sur la frange littorale méditerranéenne (Annaba). Or le déficit de traitement des eaux résiduaires est considérable : aux faibles capacités d'épuration d'eaux usées urbaines, s'ajoute le fonctionnement aléatoire des stations d'épuration industrielles. Comme partout en Algérie du Nord, la protection des hydrosystèmes aménagés doit associer nécessairement deux types d'opérations : la dépollution des eaux usées, d'une part, et le maintien de débits "écologiques" à l'aval des barrages-réservoirs, d'autre part.