Abstract
Longtemps délaissés par les acteurs de la ville, les fronts d’eau des métropoles sud-méditerranéennes sont récemment entrées dans l’ère des « mégaprojets », selon leur désignation médiatique locale. Ce type d’action urbanistique, inscrite dans un régime d’exception par rapport à la fabrique plus ordinaire de la ville, invite les chercheurs à emprunter les chemins d’une analyse pragmatique, qui fait la part belle à l’observation des modes de faire mis en œuvre par des acteurs en situation, et qui vise à documenter un certain nombre d’épreuves à travers lesquelles la démarche d’action se concrétise ou non. Cette irruption des fronts d’eau, orchestrée par les hautes autorités, pilotée par des sociétés d’aménagement « dédiées » et financée par de nouvelles « holdings » publiques et privées, venues pour l’essentiel des pays du Golfe, traduit un certain nombre de mutations contemporaines de la fabrique de la ville : privatisation, internationalisation et financiarisation croissante de l’aménagement.

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