On the Scope and Methods of Cross-Cultural Research

Abstract
Réflexions sur la portée et les méthodes des recherches interculturelles. — Les recherches interculturelles peuvent servir différents buts : certaines visent à établir des lois psychologiques générates, d'autres cherchent à délimiter la part de généralité et de variabilité culturelle propres à certaines caractéristiques psychologiques données. Quel que soit le but d'une recherche interculturelle, il est essentiel de partir d'un schéma conceptuel adéquat. Les A. critiquent le schéma traditionnel, proposé par Whiting : il faut concevoir un réseau d'intcrrelations beaucoup plus complexe que celui qu'on utilise dans les études consacrées au probléme des rapports entre culture et personnalité. Mais comme il est pratiquement impossible, pour le moment, de tenir compte d'un réseau d'une telle complexité, il est plus fructueux d'étudier des liaisons plus limitées. Plusieurs types de problémes méthodologiques sont examinés en détail. Tout d'abord, les problémes relatifs aux catégories descriptives : celles qu'utilise le chercheur et qui dérivent de la culture à laquelle il appartient (presque exclusivement la culture occidentale) ne sont pas nécessairement les plus appropriées; les recherches interculturelles peuvent précisément servir à réviser la taxonomie descriptive du comportement humain. En second lieu, les problémes relatifs à L'équivalencc interculturelle des phénoménes étudiés et des méthodes de recherche. Les difficultés que soulévent la traduction des consignes ou des tâches sont souvent insolubles; L'utilisation de tests ou de tâches non verbales posent les memes problèmes. Au lieu d'utiliser des procédures identiques ou des traductions fidéles, on est souvent contraint de procéder à des adaptations, ce qui souléve le grave probléme de la comparabilité et de 1'interprétation des résultats. II serait souvent plus avantageux de trouver des méthodes qui maximisent les differences. Les difficultés rencontrées à propos des équivalences, aménent à conclure que la transposition de méthodes d'une culture à une autre n'est généralement pas judicieuse. II est préférable de concevoir et de planifier une recherche interculturelle dés son début sur la base d'une étroite collaboration interculturelle. En troisiéme lieu, on rencontre des difficultés liées aux différences culturelles relatives aux attentes des sujets vis‐à‐vis de la situation expérimentale et à la relation chercheur‐sujet. II s'ensuit qu'entre autres précautions, il est nécessaire dans toute recherche interculturelle, d'utiliser des chercheurs ou des assistants indigénes. d'autres problémes particuliérement graves, sont liés à L'échantillonnage, échantillonnage des sujets, mats également des situations qu'on étudie dans un milieu culturel donné. Enfin, 1'interprétation des résultats, en raison de la complexité des systémes de variables, souléve d'importants problémes. Les A. soulignent la nécessité de procéder à des comparaisons graduées, plutôt que dichotomiques. Les A. font, en conclusion, quelques suggestions destinées à pallicr les difficultés des recherches interculturelles actuelles : utiliser plus fréquemment des techniques non verbales; concevoir des plans de recherche plus vastes, incluant des comparaisons multiples; choisir des thémes de recherches qui entraînent des différenciations plus marquées, par exemple, L'étude interculturelle du comportement des trés jeunes enfants. Enfin, il devient particuliérement urgent d'étudier les changements culturels et les moyens de résoudre les problémes que soulévent ces changements.