Survival strategies of pomegranate and almond trees in a fluoride polluted area

Abstract
Dans la banlieue sud de Sfax, l'amandier et le grenadier sont cultivés au voisinage d'une usine de production d'engrais phosphatés. Afin d'explorer les stratégies de survie de ces espèces fruitières dans ces conditions contraignantes, nous avons étudié les effets d'une pollution fluorée sur la distribution de quelques éléments minéraux durant la saison active. Nos résultats semblent montrer les rôles importants joués respectivement par le calcium et le magnésium dans le piégeage du fluor et le retard de l'apparition des nécroses. Les espèces sensibles, telle que l'amandier, tendent à réduire la toxicité des ions fluor (F − ) par l'augmentation de la concentration du magnésium foliaire consécutivement à la chute de celle du calcium. Du fait des rôles multiples du magnésium dans le métabolisme des végétaux, l'affinité Mg F semble temporaire et va constituer, à la longue, un facteur limitant pour les principaux processus physiologiques. Ainsi, il semble que les espèces résistantes, telles que le grenadier, présentent la propriété, durant leur intoxication par le fluor, non seulement d'assimiler les ions calcium, mais aussi de maintenir leur concentration en magnésium à un niveau compatible avec la bonne marche cellulaire. Lorsqu'il n'y a plus d'ions calcium disponibles, le Mg est pris à la molécule de chlorophylle par réaction avec le fluor, d'où l'apparition de dégâts, sous forme de nécroses marginales. En comparant les teneurs en F − des rondelles foliaires nécrosées et saines, il paraît que les nécroses marginales représentent les symptômes typiques d'une pollution fluorée. En augmentant leur concentration en phosphore, les espèces fruitières sensibles tendent à réduire l'intensité des dégâts, alors que celles résistantes tendent à éviter la toxicité des ions F − . Pour citer cet article : F. Ben Abdallah et al., C. R. Biologies 329 (2006).