Abstract
Le débat public français sur l’éducation et l’École semble monopolisé depuis un quart de siècle par des élites médiatico-culturelles arc-boutées à un passéisme inflexible qu’alimente un violent misonéisme : symptôme éclatant de l’arrêt du travail de civilisation touchant à l’éducation, avec exclusion impitoyable non seulement du « peuple » mais encore des « savants » en la matière. Ces derniers doivent se faire un devoir scientifique de travailler à changer le rapport commun, fait d’amateurisme chic et d’indigence arrogante, à l’éducation et à l’École. En amenant dans ce champ le concept de praxéologie, la théorie anthropologique du didactique, où s’inscrit ce travail, est porteuse d’une rupture épistémologique, culturelle et politique qui permet de penser l’effacement de la frontière historique entre « éducation » et « instruction » et conduit à redéfinir la didactique comme science de la diffusion sociale des praxéologies, libérée d’asservissements aux institutions qu’elle étudie et à leurs valeurs, et tenue du même mouvement d’élargir son territoire à l’ensemble des terrains, ou peu s’en faut, que parcourent les actuelles sciences de l’éducation. Cette refondation épistémologique appelle de fortes collaborations, aujourd’hui à peine ébauchées, autour d’un concept clé, celui d’expression didactique des conditions et contraintes ayant leur siège aussi bien dans les praxéologies transmises que dans les institutions de tous niveaux qui, d’une manière souvent occulte et presque toujours énigmatique, interviennent en cette transmission.

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