Abstract
L’article étudie la métaphore des couches de la mémoire en relation avec les travaux des géologues du début du XIXe siècle sur l’étagement des couches du sous-sol. On observe, notamment dans les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, que l’appropriation de cette image par des écrivains et des historiens correspond à la Révolution de 1830. Cette transformation de la relation au temps et de la conception de la mémoire coïncide avec les thèses « actualistes » du géologue anglais Lyell. Il s’agit là sans doute non d’un rapport de cause à effet, mais de l’une de ces synchronies qui permettent d’esquisser une histoire des modèles de pensée.