Abstract
La COVID-19 est une pandémie à l’échelle planétaire dont la propagation a été facilitée par plusieurs vecteurs qui sont à la fois naturels et humains. La dangerosité du virus, sa mutation et la difficile maîtrise de ce dernier par les hommes de sciences font du SARS-COV 2 une menace qui n’épargne aucun pays. Pour éviter l’hécatombe des sociétés comme dans les récentes pandémies qu’a connu le monde, la résilience semble être une stratégie plausible pour protéger l’humanité. Face à l’angoisse, la psychose qui alimente les populations et la déficience d’un système sanitaire, les politiques camerounais ont instauré le port de masque obligatoire dans les lieux publics non pas pour briser la résilience; mais pour s’inscrire dans la continuité de la vie. Ce projet se propose, d’étudier l’intérêt épistémique de la résilience des Camerounais face à la pandémie du coronavirus. De même, il s’agit de clarifier le concept de distanciation sociale, voire physique qui semble avoir perdu son contenu au début de la crise face aux traditions des peuples. Dans un contexte comme celui du Cameroun où le secteur informel absorbe plus de la moitié du taux de chômage, l’enfermement social a évolué en dents de scie. La réalisation de cette étude emprunte les canons de la discipline historique. Pour mener à bien ce travail, nous avons utilisé les décrets, les circulaires de la Primature et ceux du Ministére de la santé publique afin d’analyser les dispositions qui ont été prises par les hommes d’Etat pour préserver la santé des individus. Ces archives ont été confrontées aux entretiens menés auprès des acteurs économiques et des ménages dans le but, d’évaluer l’impact desdites décisions dans le quotidien des populations. Les résultats de ce travail sont pluriels et permettent de savoir, que la résilience est un concept mis sur pied au Cameroun pour protéger les populations et limiter la propagation du virus. Il ressort également que les Camerounais ont du mal à respecter la distanciation physique car cette dernière n’entre pas dans leurs mœurs. C’est pourquoi, l’enfermement social qui a plus ou moins réussi draine avec lui plusieurs maux socioculturels.