Abstract
Résumé: En Égypte, les coûts économiques engagés par les futurs époux pour le paiement du mariage sont colossaux, dépassant largement les revenus réguliers des contractants. La migration apparaît souvent comme une voie possible pour accumuler les capitaux économiques nécessaires au paiement des frais consécutifs à la mise en couple et à l’ entretien du ménage. Cet article s’ appuie sur des données récoltées lors de plusieurs enquêtes ethnographiques réalisées entre 2014 et 2017 dans un village du Delta du Nil. Cette contribution aborde la question du « faire famille » en situation migratoire pour des hommes partis en France, mais également pour des femmes restées au village. Elle présente le mariage des migrants au village comme un instrument qui assure à la fois le retour des hommes émigrés et permet l’ ascension sociale des femmes sans pour autant remettre en cause l’ organisation patriarcale de la société égyptienne.