Abstract
Dans cet article, notre objectif est d’étudier l’humour d’Alfred Jarry (1873–1907). Mettant en question la classification de Jarry dans le « grotesque moderniste » proposée par Bakhtine, nous décrirons les traits d’humour de l’auteur, fondés sur un rabaissement ambivalent du corps et de la langue. Nous mettrons d’abord en relief sa conception de la langue, extrêmement matérielle et ancrée dans les mots. Ensuite, nous classerons les jeux de mots d’Ubu roi (1896) selon le procédé rhétorique dominant (polysémie, homonymie, paronomase, déformation ou malapropisme). Enfin, nous analyserons deux traductions de la pièce en espagnol, tenantes de la littéralité et respectueuses de la plurivocité sémantique de l’original.