Abstract
Dans le courant de pensée bachelardienne, J.-P. Astolfi et les équipes qu’il a encouragées ont travaillé sur le concept d’obstacle épistémologique. L’obstacle peut être envisagé selon trois pôles : pour l’apprenant, il peut jouer le rôle d’obstacle-facilité ou d’obstacle-difficulté ; pour l’enseignant, il peut être repéré avec les élèves ou étudiants en vue d’un dépassement dans des situations d’enseignement cernant ainsi des objectifs-obstacles ; et du côté du savoir scientifique il peut être en interaction avec un problème scientifique qu’il bloque ou qu’il fait émerger. Nous discutons l’idée de nœud d’obstacles ou de « logique de l’erreur » que J.-P. Astolfi a développée lorsqu’il identifiait des obstacles transversaux empêchant la pensée scientifique d’explorer le domaine de compréhension d’un concept en biologie tels le primat du perçu sur le conçu, la pensée catégorielle, le raisonnement linéaire causal, etc. L’analogie naïve, ou analogisme, nous apparaît appartenir à cette famille d’obstacles génériques. Mais paradoxalement une tension entre aide et difficulté conceptuelles peut être générée par le raisonnement par analogie, potentiellement heuristique et créatif. C’est ce que nous analysons dans cet article à partir de plusieurs corpus à différents niveaux d’enseignement (de l’école primaire à l’université) sur les rapports de parenté et de filiation entre les êtres vivants fossiles et actuels.