Abstract
The real economy as a concept has taken root not only in highly developed economies but also in those characterized by “the rapid growth of aspiration accompanied by massive incorporation of people into the current market economy, through the expansion of indebtedness and financial devices … [and] the impossibility to pay,” where plural and shifting scales coexist (Neiburg and Guyer, this volume), and where there “is interplay between different units of measure and scales” (Neiburg 2016: 82). This plurality, in the South African case, means official figures fail to capture the true extent of borrowing and lending and the way state salaries and grants serve as collateral for apparently informal loans. Attempts to regulate or improve the situation, aimed at controlling “reckless lending,” have problematized the debtor as unaccustomed to the idea of repayment. Rather than being excluded from the mainstream economy, however, debtors are in danger of being wholly incorporated into it—but with the disadvantage of having their finances under “external judicial control,” which enables creditors to exact repayment by making deductions directly from salaries. This essay explores the prevalence of these deductions, which have rendered the recent explosion of so-called “unsecured lending” profitable for South Africa’s big retailers and new microlenders alike. Nonetheless, debtors, and the legal and human rights practitioners who act on their behalf, do not unquestioningly accept such predations: this essay examines the various counter-deductions they have put in place. Le concept d’économie réelle est né dans des économies qui sont non seulement très développées, mais qui se caractérisent de plus par “la croissance rapide des aspirations accompagnée de l’incorporation en masse des individus dans l’économie de marché actuelle, à travers l’extension du crédit et des outils financiers… [et] de l’impossibilité de payer,” et où des échelles plurielles et changeantes coexistent (Neiburg et Guyer, 2016: 82). Ce pluralisme, dans le contexte sud-africain, se traduit par l’impossibilité de capturer par des chiffres officiels l’étendue réelle des transactions d’emprunts et de prêts, et la façon dont les salaires et les prêts distribués par l’état servent de garantie dans des prêts informels. Les tentatives de régulation et d’amélioration de cette situation, qui avait pour visée de contrôler les activités de “prêts irresponsables” (“reckless lending”) ont construit une figure du débiteur ignorant la nécessité du remboursement. Mais plutôt que d’être en danger d’être exclu de l’économie ordinaire, les endettés sont plutôt en danger d’en faire partie intégrante, avec le désavantage d’avoir leurs affaires financières sous “contrôle judiciaire externe,” un statut qui permet aux créditeurs de se rembourser en effectuant des prélèvements directement sur les salaires. Cet essai explore l’importance de ces déductions, qui ont rendu l’explosion des soi-disant “prêts irresponsables” très lucratifs pour les gros négociants et les micro-créditeurs. Cependant, les débiteurs et les militants pour les droits de l’homme et les droits à la représentation légale qui agissent en leur nom, n’acceptent pas ces modes de prédation sans résistance: cet essai examine les diverses contre-prélèvements qu’ils ont mis en place.