Abstract
En 2014, Zviane publie à compte d’auteure Ping-Pong, un essai introspectif abordant les maillages entre les différentes pratiques artistiques. Une fois le tirage épuisé, les éditions Pow Pow proposent de rééditer l’essai, mais le format de la maison, plus large que celui de la bande dessinée originale, pose problème. Pour occuper l’espace laissé en trop sur chaque page, l’auteure choisit de commenter sa bande dessinée en plus d’inviter d’autres artistes québécois et français à faire de même, créant ainsi un « dialogue entre [elle] en 2014 et [elle] en 2015 », en plus d’un « espace commun de réflexion où tout le monde se renvoie la balle » (p. 8 et rabat). Cette pratique met en lumière la difficulté de maintenir une cohérence avec soi-même dans la pratique de l’essai, qui, comme l’observe Pascal Riendeau, « exprime une pensée et déploie une subjectivité, mais […] une pensée en mouvement, qui ne craint pas l’incomplétude » (Méditation et vision de l’essai, 2012, p. 11). L’autoréflexion et la remise en question, amenées par le dialogue avec les autres et les effets du passage du temps sur sa propre pensée, sont ainsi au coeur de Ping-Pong, et cet article analyse comment elles s’articulent au sein du texte comme du dessin.