Abstract
Imaginées et construites simultanément, l’église Sainte-Geneviève de Soufflot et la Madeleine de Contant d’Ivry sont toutes deux considérées comme des édifices-clés du renouveau de l’architecture religieuse en France autour de 1760. À l’instar de la conception de Sainte-Geneviève, celle de la Madeleine a été pensée sans discontinuer jusqu’en 1791, date à laquelle le chantier est définitivement fermé. Si la première, transformée en temple républicain, nous est parvenue, la seconde en revanche n’a jamais pu être achevée et les parties élevées ont été démolies. Face à une Sainte-Geneviève bien réelle, l’église perdue de la rue Royale reste mal connue et son historiographie est parasitée par d’anciennes et nombreuses inexactitudes. Une relecture de l’histoire de la Madeleine à la lumière de nouvelles sources s’imposait, afin de pouvoir analyser, sur des bases solides, la succession et l’évolution des projets depuis sa création. Les documents iconographiques s’y rattachant donnent à cette église jamais achevée une consistance de papier illustrant parfaitement l’évolution des mécanismes esthétiques, techniques et politico-religieux qui ont bousculé l’architecture religieuse dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en France.