Abstract
Documents are central to the infrastructure through which formal workforces are constituted. They thus offer a privileged vantage point onto how formality is asserted and experienced as real. On the Zimbabwean–South African border, where formality is a plural and uneven patchwork of “formalizations,” thousands of migrants are employed on export-oriented commercial farms. Connections between state institutions and workplaces are regulatory spotlights. More complex than employee protection or domination, or than window-dressing fiction, they make workers by recognizing them as different from “border jumpers.” Workers make their own use of spotlights. Documents become steppingstones, as migrants broker conversions toward more durable forms of worker identity. They navigate the constellation of fixed points that documents represent, bringing coherence to fragmentary encounters. Spotlights and stepping-stones lie at the point where formal regulation and livelihood plans constitute one another, and thereby establish the shared ground for negotiating the “reality” of a wage economy. Les documents tiennent une place centrale dans les infrastructures qui composent officiellement la main d’oeuvre. Ils offrent une perspective privilégiée sur la façon dont la formalité s’exprime et est vécue comme une force réelle dans la vie des gens. Sur la frontière entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, où la formalité est en fait un patchwork de “formalisations,” des milliers de migrants sont employés dans des fermes consacrées à l’export. Les connections entre les institutions étatiques et les lieux de travail sont des points cruciaux dans l’infrastructure régulatoire. Plus complexes que la protection ou la domination des employés, ou qu’une fiction de façade, ils constituent les travailleurs en les reconnaissant comme plus que des individus en transit. Les travailleurs quant à eux exploitent à leur manière ces points cruciaux: les documents deviennent des actes fondateurs qui donnent à ces migrants des formes d’identité plus durables en tant que travailleurs. Ils naviguent les constellations de points fixes incarnés par les documents, donnent de la cohérences à des expériences fragmentées. Ces jonctions cruciales et ces actes fondateurs sont positionnés à des points où les formalités liés à la régulation et les plans de subsistance se constituent mutuellement, et dans ce processus, établissent un terrain propice à la négociation de la “réalité” dans une économie fondée sur les salaires.