Abstract
L’article se propose de confronter les manifestations de l’érotisme émanant du corps voilé ou dévoilé de Diane, telles qu’elles se dégagent dans l’œuvre de trois érudits majeurs de notre temps. Le goût pour le mythe de Pierre Klossowski, Pascal Quignard et Roberto Calasso s’exprime, entre autres, dans leur passion commune pour les Métamorphoses d’Ovide. Or, malgré leur admiration pour la représentation du mythe par le poète prodige, ils sont conscients que l’unique chance d’en assurer la survie aujourd’hui réside dans sa recréation continue. Ainsi, nous allons analyser les relations éphémères instaurées par les métamorphoses de Diane, la gardienne de la chasteté, la séductrice redoutable, la souveraine de la chasse, en essayant d’en délimiter les perceptions particulières : une tentatrice involontaire pour Klossowski, une prédatrice exhibitionniste pour Quignard, une amazone impitoyable pour Calasso. Notre objectif sera de prouver, d’une part, que sa beauté fascinante exerce une attraction irrépressible qui incite le désir de pénétrer l’inconnu, le non-révélé, le dissimulé, et de démontrer, d’autre part, que ses métamorphoses offrent l’occasion d’aller en amont de l’animalité originaire.