Quantification de l’érosion hydrique, par la méthode RUSLE, au niveau du bassin versant de l’Oued Mikkès en amont du barrage Sidi Chahed (région de Meknès, Maroc)

Abstract
La présente étude a pour but d’estimer les pertes en sol dans le bassin versant de l’Oued Mikkès en amont du barrage Sidi Chahed situé dans la région de Meknès (Maroc), par l’utilisation de l’équation universelle révisée des pertes en sol de (Wischmeier et Smith, 1978). La spatialisation du modèle empirique s’est basée sur l’intégration des cinq facteurs dans le Système d’Information Géographique (SIG), à savoir, l’érosivité des pluies « R », l’érodibilité des sols « K », le couvert végétal « C », la topographie « LS » et les pratiques antiérosives « P », et dont la superposition a permis d’élaborer la carte quantitative des pertes en sols à l’échelle du bassin versant. Le bassin versant de l’Oued Mikkès s’étale sur une superficie de 1444 km2 ; il est de forme allongée avec une altitude allant de 2090 m à 184 m du Sud vers le Nord et une pente qui varie de 0 à 189 %. L’étude pluviométrique des onze stations climatiques qui se trouvent au niveau du bassin versant a démontré l’irrégularité des précipitations dans le temps et dans l’espace. Le facteur d’érosivité R a présenté des valeurs allant de 60 à 119, avec une moyenne de 85 Mj.mm/ha. h. an (Millijoule. Millimètres/hectare. Heure. An). Le facteur d’érodibilité K présente des valeurs de 0 jusqu’à 0,6 et il a montré que les sols peu évolués et les vertisols sont les plus vulnérables à l’érosion. Le facteur LS relatif à la topographie varie entre 0 et 2562, dont l’amont est plus accidenté et plus sensible. Le facteur C diffère selon l’occupation des sols, d’où les sols des parcours, les incultes et les sols cultivés sont les plus fragiles. L’érosion hydrique affecte toutes les parties du bassin versant mais avec des degrés variables selon les facteurs de l’érosion. Les terres en dessous du seuil de tolérance de 7 t/ha/an ne représentent que 11% de la superficie du bassin, celles présentant des pertes variant entre 7 et 20 t/ha/an occupent 53%, le facteur d’érosion dans 24% de la superficie a des valeurs entre 20 et 40 t/ha/an et celles dépassant les 40 t/ha/an affectent environ 12% du territoire.