Abstract
Durant la Première Guerre mondiale, la France, comme d’autres belligérants, a interné les populations civiles ressortissantes des pays en guerre contre elle. L’un de ces camps d’internement français fut le couvent de Garaison (Hautes-Pyrénées), destiné plus spécifiquement à accueillir des familles, des femmes et des enfants. Dès 1915, après leur rapatriement en Allemagne ou en Suisse, trois femmes internées à Garaison (deux Allemandes, Gertrud Köbner et Helene Schaarschmidt, et une Autrichienne, Helene Fürnkranz) publièrent chacune un témoignage de cette expérience sous la forme de journaux-récits qui constituent une formidable source documentaire pour l’historien. Cet article propose une analyse comparée de ces trois textes et examine les caractéristiques du genre diarique, sa construction, l’intérêt de ce type de documents et les spécificités du journal, notamment féminin, en temps de guerre.